Afin de nous interroger sur la
notion de territoire vu par l’art, nous allons aborder le travail de deux
artistes : James Turrell et Robert Smithson qui s’interrogent tous les
deux sur la notion de territoire et nous finirons par l’interview d’Emily
d’arts plastiques s’inscrivant de même dans cette notion.
Deux exemples du Land Art :
Les deux artistes que nous allons
présenter appartiennent au même mouvement, le
Land Art. Ce mouvement est un mouvement de l’art contemporain. Le plus
souvent les œuvres sont éphémères puisqu’elles se trouvent à l’extérieur. Le
but des artistes étant de créer une œuvre en harmonie avec la nature qui
bouleverse le quotidien de la population.
Ce courant utilise des matériaux
naturels afin de permettre la conception artistique (bois, terre, pierres,
sable, rochers, feuilles…)
James Turrell :
James Turrell est un artiste
américain né en 1943, celui-ci travaille principalement la lumière et l’espace.
Il utilise les deux types de lumière, artificielle et naturelle. Lorsqu’il
réalise une œuvre, il y a une part scientifique et une autre artistique. Les
recherches de Turrell sur la lumière et sur la perfection continuent son rêve
sur l’art à la pointe des recherches scientifiques. C’est en 1966 qu’il crée
ses premières projections lumineuses.
Turrell dira : « Mes
œuvres n’illustrent pas des principes scientifiques, mais je veux qu’elles
expriment une certaine conscience, une certaine connaissance »
Dans certaines de ses œuvres on peut
observer une sorte de refus des dimensions, tout comme dans la borne, qui nous
donne l’impression qu’il n’y a aucunes limites, et que les œuvres vivent
au-delà de celle-ci.
Dans les années 70, Turrell a
réalisé une série de Skyspaces ;
cette œuvre est composée d’une pièce peinte d’une couleur neutre pouvant accueillir
une quinzaine de personnes avec une ouverture au plafond. Des bancs sont
installés afin d’observer le ciel comme s’il était encadré. A travers cette
production nous pouvons observer un jeu de lumière dans l’espace, ce jeu a des
répercutions sur la personne, la lumière crée une stimulation de la vision. La
personne est imprégnée de lumière. Nous avons la sensation de flotter dans
l’espace, nous ne remarquons aucunes limites entre le sol et le mur. On perd
donc nos repères et nous avons une redéfinition de nos perceptions vers plus de
tactilité.
James Turrell a souhaité retourner à
des formes d’arts primitifs en réalisant des œuvres dans la nature comme the
Irish Sky Garden (le jardin du ciel) en 1992. Il s’agit d’un cratère acheté
par l’artiste en Irlande, il se situe plus précisément dans le site du Liss Ard Immobilier à Skibbereen. Ce cratère s’est formé à partir de buttes
de terre sur tous les côtés, au centre se trouve la « voûte achat »,
où
nous pouvons apercevoir un socle de
pierres monolithiques, le but est de s’allonger dessus et contempler le ciel.
Pour découvrir ce site, le
spectateur doit entrer dans un passage sous terrain dans le périmètre du
cratère, pour finir afin d’entrer dans le jardin il est nécessaire de gravir
les escaliers. Lorsqu’une personne se place au milieu du cratère, en regardant
vers le haut, elle fait l’expérience d’observer le ciel encadré par le bord du
cratère. De ce fait cette production cherche à mettre l’accent tout d’abord sur
le ciel et aussi les astres.
Donc James Turrell est un artiste
très représentatif puisque ses œuvres s’intègrent bien dans la notion de
territoire.
Robert Smithson :
Smithson était un artiste américain
né en 1938 et mort en 1956. Celui-ci utilise pour ses œuvres les matériaux
naturels. L’artiste construit ses œuvres dans des sites et des non-sites (c’est
une forme fermée, intérieure, délimitée et concentrée). Nous allons nous
intéresser à deux de ses œuvres, the Hypothetical
Continent of Lemuria réalisée en 1969 et A nonsite, Franklin, New Jersey en 1968.
the Hypothecal Continent of
Lemuria :
Ici, l’artiste a effectué un travail
sur les cartes, dans chacune des cartes qu’il a conçues il a fait un montage
réunissant une carte imprimée ainsi qu’un croquis et des notes rédigées. Dans
cette carte, il trace le contour mobile et changeant de la carte des
territoires hypothétiques de la
Lémurie. The hypothetical
continent of lemuria comporte des observations recopiées par celui-ci sur
l’hypothèse du XIX ème siècle à propos de ce continent. Smithson a réalisé un
croquis qui semblerait indiquer son emplacement sur les rivages de l’île de
Sanibel en Floride. A partir de ce croquis l’artiste a fabriqué une carte avec
des matériaux naturels, ici des coquillages et du sable trouvés sur place. Dans
cette œuvre, Smithson fait une représentation du territoire à travers un
territoire imaginé qu’il inscrit dans la réalité qui affecte la représentation
des territoires.
A Non-site, Franklin, new jersey :
Entre 1965 et 1969, Robert Smithson a réalisé une dizaine de
non-site inspirés surtout de paysages du New Jersey. Dans cette œuvre faite en
1968, la production est réalisée avec des conteneurs de formes trapézoïdales et
de photographies aériennes, chaque conteneur est rempli du minerai prélevé à
l’endroit même que représente le prélèvement photographique. Transféré et
modelé ainsi vers l’intérieur de la galerie, le site de départ est devenu un
non-site.
Interview
d’Emily Vyain :
- Peux-tu nous rappeler ton projet ?
J’ai choisi de photographier seulement des bancs
publics à des points stratégiques, ceux qui sont placés devant des beaux
paysages
- Pourquoi as-tu choisi de te baser seulement
sur les bancs ?
Je ne voulais pas dans le projet « Aux arts
lycéens » montrer mon égo mais plutôt celui de la ville et je trouve que
les bancs représentaient bien la ville parce qu’il y a beaucoup de gens qui les
fréquentent. C’est à travers les bancs que la ville se montre. Ce qui me plaît
aussi c’est le fait de savoir que des gens ont vécu des évènements autour de ces
bancs et qu’il y a une part de mystère puisqu’on ne connaît pas leurs souvenirs.
- Quelles techniques as-tu utilisées ?
Pour commencer j’ai pris en photo des bancs
vides ou occupés ; parfois quand il y avait du monde, j’essayais de les
prendre discrètement, je tentais de varier mes cadrages. Pour prendre une
photo, j’attendais qu’il se passe quelque chose d’intéressant. J’ai utilisé un
appareil photo argentique, ici j’ai choisi de réaliser mon projet en noir et
blanc.
- Qu’est-ce que représente le territoire de
Blois pour toi ?
C’est un lieu nouveau pour moi puisque je ne
viens pas d’ici, il symbolise mon
adolescence. J’ai beaucoup de souvenirs ici par rapport aux endroits où sont
placés les bancs.
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